Episode

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catégorie
TRANSPORT

Un documentaire interactif de Fokus 21
Vélo en 2016
ou pédalo en 2050 ?
La ville la plus embouteillée
d'Europe après Varsovie
41 % de plus de temps de trajet
lorsque le trafic est congestionné
Selon une étude publiée par un fabricant de navigateurs GPS, Marseille est la deuxième ville la plus embouteillée d'Europe après Varsovie :

« Dans la cité phocéenne, les automobilistes passent 41 % de plus de temps de trajet lorsque le trafic est congestionné que lorsqu'il est fluide. Les trajets sont environ 80 % plus longs lors des heures de pointe du matin et du soir. »

Rien d'étonnant, puisque comme le rappel l'Insee, 52 % des trajets sont réalisés en véhicules individuels à Marseille contre 40 % dans les sept autres grandes villes. Les transports en commun sont en effet légèrement moins utilisés (27 % contre 29 %) mais surtout les modes actifs, vélo et marche, y sont nettement moins pratiqués (21 % contre 31 %).
La ville où l'espérance de vie
est la plus réduite
7 mois et demi d'espérance de vie en moins
due à la pollution automobile
Les conséquences sont effarantes. En se basant sur les chiffres de 2014 de l'Institut National de Veille Sanitaire, on peut affirmer que Marseille est la ville la plus polluée de France. C'est à dire que c'est :

« la ville où l'on va avoir l'espérance de vie la plus réduite en France, c'est à dire 7 mois 1/2 de moins à Marseille, cela fait 1000 morts par an à cause de la pollution des automobiles. »
le "clou rouillé"
Trophée de la ville
la moins cyclable de France
Et pour couronner le tout, « le 21 avril 2013, Marseille a reçu le « clou rouillé », trophée de la ville la moins cyclable » par la Fédération des Usagers de la bicyclette.
Rencontre avec PADA
Coordinateur du Collectif Vélos en Ville de Marseille
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Cyril Pimentel, alias Pada, est le coordinateur du Collectif Vélos en Ville. Militant du droit au vélo, il raconte son vécu cycliste à Marseille et nous explique comment nous pouvons agir concrètement pour diminuer l'impact du transport dans le total des émisions de CO2.
En ville, un déplacement sur deux fait moins de trois kilomètres, et un déplacement sur quatre fait moins d'un kilomètre.
La moitié des trajets nécessitent donc moins de 12 minutes en vélo.
Quelqu'un sur un vélo, c'est une voiture en moins.
Une voiture en moins c'est profitable pour tout le monde.
C'est de la place gagnée, c'est de la pollution en moins.
Le vélo n'a que des externalités positives : en terme de santé pour celui qui le pratique, mais aussi de santé pour les autres, pour l'environnement, pour son portefeuille, pour son bien-être. Une fois qu'on l'a adopté, c'est une évidence ! C'est peut être ce qui explique que les cyclistes, et c'est encore plus vrai à Marseille, sont automatiquement militants. Ce sont les premiers ambassadeurs du vélo. La meilleur manière de le promouvoir, c'est de le pratiquer !
MAIS NE FAUT-IL PAS ETRE F(P)ADA POUR FAIRE DU VELO DANS CETTE VILLE ?
« La seule opportunité que l'on offre aux Marseillais, c'est de faire du vélo jusqu'à 7 ans au parc Borély. Après c'est fini. »
Quelques Chiffres
3 384 personnes ont perdu la vie en 2014 sur les routes de France.

« Mais qui tue ? C'est la voiture. Donc si demain il y a plus de vélo, il y aura moins de voitures, et donc moins d'accidents. On se mettra dans un cercle vertueux au lieu de rester dans le cercle vicieux d'aujourd'hui qui consiste à dire je vais y aller en voiture parce que c'est dangereux. »

« Il y a plus de traumatisés crâniens en voiture qu'en vélo. Donc si on veut mettre des casques sur la tête de quelqu'un, il faut commencer par les automobilistes, et ensuite on pourra peut être les mettre sur la tête des cyclistes. »
(Source : Chiffres de la Prévention Routière - 2014)

L'association Vélos en Ville sensibilise, forme et fait participer le public au développement de la pratique du vélo depuis bientôt 20 ans. Elle compte plus de 1450 adhérents.

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PARTIE

LE COLLECTIF VELOS EN VILLE

LA VELONOMIE POUR TOUS !

L'objectif principal des ateliers vélos est d'apprendre à chacun à réparer et à entretenir son vélo, même sans connaissance préalable.

« Chaque année, 3,5 millions de vélos neufs sont vendus. Nous nous sommes rendus compte que nombre d'entre eux dorment dans des caves où ils s'abîment. L'un de nos objectifs est de permettre à chacun de les remettre en état.

On appelle cela la Vélonomie, c'est comme l'autonomie, mais comme on n'aime pas trop les autos, on dit vélonome ! »

L'association Vélos en Ville possède l'un des plus anciens ateliers de vélo en France, et l'un de ceux qui accueille le plus de monde. Ses activités sont variées : l'atelier bien sûr, mais aussi une vélo-école, des interventions dans le milieu professionnel et auprès des établissements scolaires et l'organisation d'évènnements (fête du vélo, balades, etc.) qui rassemble plusieurs milliers de personnes. L'association est également impliquée dans les réflexions autour de l'aménagement cyclable, le respect de la loi, les travaux de la voirie, etc.

« Dans toutes les activités de l'association transparaît un principe : l'éducation populaire.

Si vous venez à l'atelier et que vous ne savez pas réparer un vélo, on va vous l'expliquer. Et celui qui vient d'apprendre quelque chose va le transmettre à un autre. Que ce soit en "aménagement cyclable" où l'on apprend comment fonctionne une collectivité territoriale, en vélo-école ou dans l'atelier, il y a une transmission du savoir et des connaissances qui s'opère. C'est ce qui fait que le collectif fonctionne, les gens s'entraident, on s'organise entre nous. »

Le Collectif Vélo en Ville, un acteur de la filière de réemploi vélo


De nombreux vélos sont jetés car ils sont trop vieux, cassés, difficilement réparables. L'association les récupère afin de valoriser des pièces réutilisables ou de les remettre en état.


« Tout le monde est gagnant dans la filière du réemploi vélo : les cyclistes qui trouvent des vélos pas cher et des pièces gratuitement, l'association, et la planète. En réutilisant les vélos qui vont être jeter, il n'y a plus besoin d'acheter 3 millions de vélos neufs chaque année. Tout est réutilisé dans les vélos. Le déchet ultime, c'est le cadre tordu. On garde l'acier et l'aluminium pour les copains de la ressourcerie d'à côté qui prennent le métal pour qu'il soit revalorisé. » 


Cette activité est d'autant plus utile que l'association pense recruter afin de développer la filière face à la demande des cyclistes.


« Il faut multiplier les sources afin de combler un manque criant. Tous les jours, on nous demande des vélos et... on n'en a plus ! Donc c'est cela le futur. »

L'aménagement cyclable n'est pas une option, c'est obligatoire !

« Le vélo aujourd'hui est encore à la traîne à Marseille. Il n'a pas sa place. On est encore très très loin de ce qui se passe dans les autres villes. »

Améliorer les aménagements cyclables à Marseille et être force de proposition et de conseil est l'un des objectifs de l'association. Le travail est complexe et demande beaucoup de rigueur et d'énergie : faire le bilan de l'existant, avoir des objectifs et essayer de débloquer des financements.

« Nous avons une convention avec la communauté urbaine qui nous lie dans un travail commun, mais cela ne nous empêche pas de les attaquer au tribunal administratif s'ils ne respectent pas la loi (1). Nous avons fait 5 ou 6 procès à des collectivités territoriales, et on gagne à chaque fois, même quand ils font appel. On ne fait pas des procès pour faire des procès, mais nous trouvons important d'agir sur tous les plans pour développer le vélo ».


(1) L'association les attaque au titre le la loi Laure qui stipule que «  À l'occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, [...] doivent être mis au point des itinéraires cyclables »

Rendre une ville cyclable ne coûte rien

Un exemple marquant est la transformation de la ville de Portland aux États-Unis. Il y a encore une dizaine d'années, l'intégralité des transports étaient basés sur la voiture. Aujourd'hui, c'est une ville extrêmement cyclable, avec de très nombreux vélos. Et selon le maire de Portland, « ce que j'ai fait pour le vélo à Portland, je l'ai fait pour le prix de 1,6 kilomètre d'autoroute. »

« Il n'y a que des avantages à développer le vélo. Et en plus cela ne coût rien ! On se demande bien pourquoi ils freinent des quatre fers pour ne pas le développer ».

« La première chose à faire pour un citoyen c'est encore une fois de montrer l'exemple. Vous prenez votre vélo et rien que cela, ça va tout changer. »

Carte des pistes cyclables sur Marseille


- Carte interactive à venir prochainement -


Face au besoin criant de faire un état des lieux des aménagements cyclables à Marseille et également de leurs perspectives, le Collectif Vélos en Ville a developpé une application OpenSource. Elle permet de visualiser les aménagements existants et d'interroger les marseillais sur les aménagements qu'ils voudraient voir réaliser dans le futur. L'association portera ensuite les synthèses de ces demandes accompagnées de son expertise. Cette application a reçu le prix OpenPACA en 2015.


Légende (Source CVV) :

  • Bleu : pistes cyclables
  • Bleu hachuré : pistes cyclables à contre sens
  • Rose : bandes cyclables
  • Rose clair : bandes cyclables à sens unique
  • Rose hachurée : double sens cyclables
  • Orange : voies de bus ouvertes aux cyclistes


  • La mise à jour sera faite par la suite en collaboration avec le CVV.

    Bénévolez !

    Pour Bénévoler au Collectif Vélo en Ville : www.velosenville.org

    Si vous cherchez un atelier vélo près de chez vous, contactez L'Heureux Cyclage, le réseau des Ateliers vélo participatifs et solidaires : www.heureux-cyclage.org

    Et si vous roulez à vélo mais que vous n'êtes pas bricolo, pensez à appeler Allo Mécano Vélo, alias Dr Youcef : allomecanovelo.fr (Vidéo à découvrir ici)

    Remerciements

    - Les membres du Collectif Vélos en Ville, et notamment son coordinateur, Cyril Pimentel.
    - Le Service Climat de la Région PACA et notamment Valentin Lyant pour leur soutien.
    - Hélène Legay et Benoit Cassegrain de SideWays pour la création et l'ergonomie du site web.
    - Antoine De Pierrefeu pour son aide bénévole sur le développement informatique du site.
    - Les développeurs de la Roue, imaginée pour le web-documentaire StainsBeauPays, que nous avons détourné pour en faire nous aussi notre page d'accès.

    Crédits


    Tout ce site est réalisé sous licence creative commons (CC-BY-SA) librement utilisables par tous.
    Si vous souhaitez obtenir les version HD des images, n'hésitez pas à nous écrire !

    Photographie et vidéos : Pascal NK1/fokus21
    Montage : Sandra Blondel/fokus21
    Textes : Sandra Blondel et Pascal NK1/fokus21
    Habillage sonore : Jean Marc Pisani
    Cartographie : Cyril/CVV
    Webographie et infographie : Hélène Legay et Benoit Cassegrain de SideWays
    Polices, Icônes et Ressources : Pour réaliser cet épisode, nous avons utilisé de nombreuses ressources libres sans lesquels nous ne pourrions obtenir un tel rendu. Un grand merci à tous ceux qui travaillent et partagent ces magnifiques ressources et notamment Alvaro Trigo pour son très abouti plugin Fullpage.js, les polices de Paula Marini, Zetafonts, Manfred Klein, Jayvee D. Enaguas, et LeFly Fonts, les icônes de Mani Amini, Blaise Sewell, Juan Pablo Bravo, Giulia Malaponti. Un grand merci à tous !
    Traduction anglaise : Miriam Perier Relecture/correction : Pascale Blanc, Claude Michmacher, Marie Noelle Gougeat

    Financements


    Ce projet est financé en partie par la Région PACA dans le cadre des actions votées en juin 2015 par la Région pour lutter contre le changement climatique.

    Nous mettons à disposition tout le contenu de ce site pour les personnes et les collectifs qui peuvent le réutiliser à leur guise.

    Si vous souhaitez apporter une contribution (en nature, ou sous forme de don) vous pouvez le faire, ce qui nous permettra de péréniser le circuit court audio-visuel et photographique qu'est l'association fokus21.org.

    Vous pouvez nous soutenir via HelloAsso


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    FIN DE L'EPISODE 1

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